7 Baudelaire et Paris : le rêve et la réalité

Casey Montgomery

 

Charles Baudelaire est l’un des plus grands poètes français. Il est connu pour sa collection Les Fleurs du Mal qui a une section qui s’appelle Tableaux Parisiens. Avec cette section, Baudelaire crée une collection de poèmes dont il s’agit de Paris, comme le titre suggère. Bien sûr, la collection n’est pas le pic de la représentation de Paris, mais c’est un poète français très célèbre, et donc ses poèmes ont de l’importance. On peut compter sur sa représentation de Paris parce qu’il était parisien, et donc il a le droit de décrire le « vrai » Paris. En particulier, nous explorerons ce qui est le « vrai » Paris à travers deux poèmes de Baudelaire: « Rêve Parisien » et « Paysages ». Les deux poèmes sont au sujet du paysage de Paris et comment Baudelaire voit Paris, d’une manière positive et négative. De plus, les deux poèmes ont des rêves de Baudelaire sur la ville. Ainsi nous avons deux versions de Paris, le Paris de la réalité et le Paris de rêve.

Le premier poème, « Paysage », crée une jolie impression supérieure de Paris, et c’est comme une ode. Les premiers vers disent « je veux, pour composer chastement mes églogues/coucher auprès du ciel, comme les astrologues ». C’est intéressant que Baudelaire utilise le mot « églogue » pour décrire Paris parce que dans la littérature une églogue est un poème court qui est sur la bucolique. Le poème est sur Paris dans une collection qui s’appelle Tableaux de Paris, alors pourquoi utilise-t-il un mot associé à la bucolique ? C’est possible que le poème ne soit pas sur Paris, à cause de la langue pastorale, mais il y a un vers qui dit « les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité » qui montre que Baudelaire écrit sur une ville, et non pas sur la campagne. Peut-être qu’il utilise la langue pastorale pour montrer l’idée que Paris peut avoir un aspect onirique comme la campagne. Malgré la langue pastorale, c’est clair que Baudelaire écrit sur la ville. La langue pastorale donne le sens de la campagne, une vie onirique et moelleuse, mais en même temps Baudelaire parle de la ville, qui n’est pas typiquement l’endroit pour une vie calme, comme la langue le suggère.

Dans une certaine mesure, on peut voir le poème comme une ode à Paris, mais peut-être que ce n’est pas complètement le cas. Dans le poème, il dit :

    « je verrai les printemps, les étés les automnes

Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones

Je fermerai partout portières et volets

Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais »

Il ne dit pas qu’il n’aime plus Paris, mais il aime Paris dans les circonstances particulières. Il aime Paris quand la ville est belle et pleine de nature, mais quand la ville est grise, il veut rêver de son propre Paris. Donc, c’est une ode à Paris, mais c’est une ode au Paris de son rêve.

Une vue de Notre Dame de l’est (19ième siècle)

Pour lui, le vrai Paris est monotone dont il veut se cacher parce que ce Paris n’est pas l’endroit idéal pour les « féeriques palais » ; c’est l’endroit de « l’émeut, tempêtant vainement à [sa] vitre ». La réalité dans le poème est décevante. Le rêve de Paris est : « doux, à travers les brumes, de voir naître/l’étoile dans l’azur, la lampe à la fenêtre ». Il dit à la fin du poème qu’il ne va pas bouger parce qu’il ne veut pas arrêter son rêve. Dans « Paysage », le rêve de Paris est meilleur que la réalité.

L’autre poème, « Rêve Parisien », montre Paris d’une manière un peu différente de « Paysage ». La première strophe du poème dit :

« de ce terrible paysage

Tel que jamais mortel n’en vit

Ce matin encoure l’image

Vague et lointaine, me ravit »

Il décrit une impression de Paris plus négative que « Paysages ». Le premier vers dit que le paysage est terrible, un sentiment qui n’est pas présent dans l’autre poème, et donc nous avons l’impression que le point de vue de Baudelaire sur la réalité de Paris est plus sévère. A la fin du poème, il dit :

« en rouvrant mes yeux pleins de flamme

J’ai vu l’horreur de mon taudis

Et senti, rentrant des mon âme

La pointe des soucis maudits »

C’est un rappel brutal à la réalité. De plus les vers finaux du poème sont « et le ciel versait des ténèbres/sur ce triste monde engourdi ». Il se réveille à un mauvais rêve, un cauchemar. Le poème jusqu’à la dernière strophe est le rêve. Les strophes sont le rêve où « des nappes d’eau s’épanchaient, bleues/entre des quais roses et verts/pendant des millions de lieues/vers les confins de l’univers ». Le Paris dans ses rêves a beaucoup de couleurs et beaucoup de vie. Il se réveille au Paris qu’il veut laisser dehors.

Un pont à Paris au 19ème siècle

C’est intéressant que dans les deux poèmes, il mentionne le ciel, mais dans « Paysage » il se couche sous le ciel, alors que dans « Rêve Parisien » le ciel le piège. Dans les deux poèmes, il y a les mêmes images, mais dans un contexte différent. Dans « Paysage », le poème a un aspect onirique, mais ce n’est pas un vrai rêve. Dans « Rêve Parisien», le narrateur se couche et il rêve de Paris, d’un meilleur Paris. Même si « Paysage » décrit une meilleure image de Paris, il y a des strophes qui insinuent que Baudelaire sait que c’est le Paris qu’il préfère et le Paris qu’il ne veut pas regarder. Les deux poèmes montrent le pour et le contre de Paris, en réalité et dans les rêves. Il peut essayer d’imaginer un meilleur Paris, il peut aimer le Paris au printemps avec la vie pleine de couleurs et légèreté, mais à la fin de la journée, on ne peut pas choisir de vivre seulement dans une facette de Paris. Baudelaire peut rêver à Paris, alors qu’il ne peut jamais vivre dans ses rêves.

Ce rapport soulève une question très intéressante : est-ce que Baudelaire dit que le Paris dans les rêves est meilleur que le Paris dans la réalité ? Pour la plupart, oui. Baudelaire rêve d’une version de Paris qui est colorée, vive et plaisante. Cependant, il juxtapose le rêve et la réalité à travers la langue et les images. Il utilise la langue pastorale dans un essai de préserver la qualité onirique que la bucolique possède. Cependant, il a toujours un rappel brutal à la réalité. Il ne dit pas que le Paris réel est le pire ; il dit seulement que le rêve est supérieur. Dans un extrait du journal Le Figaro de 1863, Baudelaire dit : « on peut aussi le comparer, lui, à un miroir aussi immense que cette foule ; à un kaléidoscope doué de conscience, qui, à chacun de ses mouvements, représente la vie multiple et la grâce mouvante de tous les éléments de la vie » au sujet du flâneur et au sujet d’être dans une ville.

L’idée est que les poèmes et les flâneurs (comme Baudelaire) peuvent refléter la vie dans une ville en particulière. Les poèmes « [représentent] la vie multiple et la grâce mouvante de tous les éléments de la vie », donc, Baudelaire ne crée pas une version de Paris qui se flatte. Baudelaire est un auteur de 19ème siècle, et alors il n’écrit pas du Paris du 17ème siècle, une version plus romantique que le 19ème, et il ne décrit pas le Paris pendant la Révolution française, une version plus violente et stressante que son siècle. Son œuvre et lui sont des produits de son siècle. Ainsi, Baudelaire tente de créer une représentation de Paris qui est assez équilibrée. La collection des poèmes dans Les Fleurs du Mal s’appelle Tableaux Parisiens, comme indiqué. Si Baudelaire écrivait un Paris parfait, il ne saisirait pas le vrai Paris, le Paris avec « la vie multiple ».

Enfin, qu’est-ce que ce rapport dit du sujet de Paris ? Avant le 19ème siècle, Paris était souvent représenté d’une manière très romantique. La préciosité dans la société parisienne du 17ème siècle crée l’idée que Paris est un lieu où les personnes peuvent être ostentatoires et prétentieuses mais dans les poèmes de Baudelaire, il peut essayer de vivre dans une version de Paris qui est plein de couleur et fantaisie; pourtant la réalité du 19ème siècle est gris et plein de déni. Il peut essayer d’être romantique comme ses prédécesseurs mais en fin de compte, Baudelaire sait qu’il est dans un monde qui n’est pas le monde de ses rêves et les deux versions de son monde se battent dans ses poèmes. Toutefois, bien que les poèmes se battent, d’ensemble, les poèmes représentent une version du “vrai” Paris de ce siècle.

Key Takeaways

 

  • The difference between the attitudes of pastoral life and urban life in Paris.
  • While Fleurs du Mal occasionally has poems displaying the beauty in the negative, many of Baudelaire’s poems exemplify the grey and dreary aspects of life in the 19th century.
  • Baudelaire’s point of view of Paris and life in the city is at conflict with one another when looking at his poems overall, and not just as separate pieces.

 

Bibliographie

Baudelaire, Charles. “Tableaux Parisiens .” Les Fleurs Du Mal, Poulet-Malassis Et De Broise, 1857.

Baudelaire, Charles. “Le Peintre De La Vie Moderne.” Le Figaro , 26 Nov. 1863.

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